Entretien avec Morane, Ingénieure Recherche et Innovation à Valeo
Morane a suivi une formation en sciences médicales et s’est spécialisée en chimie des polymères, avant de rejoindre le département Santé et bien-être de Valeo en tant qu'apprentie. Aujourd'hui en poste au sein d'un campus technologique de pointe, elle conçoit des innovations et collabore avec des start-ups et des écoles d'ingénieurs d’avant-garde qui œuvrent pour l'avenir de la mobilité.
Morane, pouvez-vous vous présenter et nous dire ce que vous faites chez Valeo ?
Morane – J’ai 27 ans, je viens de Paris et travaille chez Valeo depuis trois ans et demi. J’ai rejoint Valeo dans le cadre d’un apprentissage dans l’équipe R&I du département Santé et bien-être. Après un an, j’ai été mutée à un poste à temps plein dans le domaine du confort thermique. Je travaille en tant qu’ingénieur en thermo-physiologie ; autrement dit je cherche à créer le meilleur environnement physiologique possible dans les véhicules, aussi bien pour le conducteur que pour les passagers.
Avez-vous suivi une formation d’ingénieur ?
M. – Pas du tout. J’ai suivi une formation en sciences médicales, en biochimie et en physiologie – rien à voir avec l’ingénierie automobile ! J’aimais la chimie, j’ai donc opté pour un master en chimie avec une spécialisation dans les polymères. C’est ce qui m’a amenée chez Valeo – j’ai réalisé mon apprentissage en gestion de projets au sein de la R&I Matériaux du département Santé et bien-être. À son issue, « Career Path », l’outil interne de Valeo m’a permis de trouver mon poste à temps plein. C’est un bon moyen de découvrir les opportunités professionnelles chez Valeo qui correspondent à vos compétences et aux domaines pour lesquels vous démontrez de l’intérêt.
Deux postes me convenaient et j’ai postulé à chacun d’eux. Un entretien m’a ensuite permis de déterminer la candidature à laquelle je voulais donner suite. Le poste dans le domaine du confort thermique m’a intéressé parce qu’il comportait un volet gestion de projets. Il me permet également de mettre à profit ma formation médicale, car il nécessite de comprendre comment le corps réagit à différentes conditions et quels sont nos mécanismes internes de contrôle et de régulation en termes de température et de confort.
Parlez-nous de votre environnement de travail et de votre équipe.
M. – Je travaille sur le campus de l’École polytechnique, au Drahi-X-Novation Center, un incubateur de start-ups. Composée d’une vingtaine de personnes, l’équipe opère selon une approche agile. Nous faisons naître de nouvelles idées au cours d’ateliers et de séances de brainstorming, tirons parti des fab-labs et des imprimantes 3D de l’école qui permettent un prototypage rapide, et travaillons en étroite collaboration avec l’ensemble des autres start-ups du centre, ainsi qu’avec d’autres écoles de la région, de France et de Belgique.
Les autres start-ups de l’université opèrent-elles aussi dans le domaine de la mobilité ?
M. – C’est le cas de certaines, mais beaucoup mènent leurs activités dans des secteurs totalement différents. Tous les six mois, une nouvelle vague de start-ups sont créées. Nous les conseillons dans le développement technologique, et en retour nous avons accès à toutes leurs dernières innovations. L’une des start-ups travaillait sur un très grand drone robotaxi, et une autre sur la détection des signes vitaux sans contact – ce qui est très proche de ce que nous faisons, à savoir détecter la façon dont le corps réagit à différentes conditions thermiques et dans différentes circonstances. C’est un environnement dédié à stimuler l’innovation, partager les compétences et faire naître de nouvelles idées.
Pouvez-vous nous décrire une journée type dans les bureaux de Valeo sur le campus de l’École polytechnique ?
M. – Il est difficile de répondre parce que chaque jour est très différent. Une grande partie de mon travail consiste à faire de la veille technologique et de la recherche, à découvrir de nouvelles innovations dans différents domaines pour étudier comment nous pourrions les mettre en œuvre chez Valeo. Nous organisons des ateliers et des séances de brainstorming tous les mois, et nous testons régulièrement notre véhicule de démonstration dans une chambre d’essais climatiques au siège du Pôle Systèmes Thermiques. Il s’agit d’un grand tunnel où nous pouvons tester le véhicule dans différentes conditions d’exposition au soleil, au vent, à l’humidité et aux températures. Le véhicule est placé sur des rouleaux afin que nous puissions mesurer son rendement énergétique à différentes vitesses.
En ce moment, nous développons également un logiciel permettant de détecter si les passagers ont trop chaud ou trop froid. Différentes fonctionnalités liées à la température sont alors activées afin de revenir à un niveau de neutralité thermique. Notre équipe compte des codeurs, ainsi que des experts en capteurs et des spécialistes en simulations. C’est l’association de différentes compétences et le fait de partager toutes nos idées et expériences qui font que chaque jour est différent et captivant.
Quelle est l’ambiance chez Valeo ?
M. – L’atmosphère de travail y est résolument positive et conviviale. On ne ressent pas de pression liée à la hiérarchie et à l’ancienneté, ce qui est très avantageux lorsque l’on travaille dans le domaine de l’innovation. Il est primordial d’être curieux pour ce type de poste, et cet environnement de travail vous encourage à le rester. Issue d’un domaine différent, je craignais de ne pas avoir les compétences techniques adéquates lorsque j’ai commencé, mais j’ai été rattachée à un supérieur vraiment formidable. Il était à deux mois de partir en retraite et il a consacré ce temps à m’encadrer et à me faire profiter de son expérience. Il s’est montré très doué pour me former et m’a aidée à apprendre rapidement, tout en m’encourageant à être moi-même.
De quoi êtes-vous la plus fière jusqu’à présent ?
M. – J’ai développé un démonstrateur afin de présenter notre logiciel de confort thermique innovant à l’occasion de différents salons automobiles dans le monde. Je l’ai récemment présenté lors d’un événement Ride & Drive auquel Stellantis, Renault, Mercedes-Benz et BMW ont participé. C’était la première fois que je faisais la démonstration de notre travail à des clients. J’étais un peu anxieuse au début, mais je me suis prise au jeu et la présentation s’est bien déroulée. J’étais entourée de tous mes collègues et les clients étaient très intéressés par notre travail. Ce moment m’a remplie de fierté.