Le groupe Valeo | 23 Oct, 2024 | 6 min

20 ans du Stop-Start : d’une innovation pionnière au standard du marché

Valeo célèbre cette année les 20 ans de son emblématique système Stop-Start. Bien qu'elle ait mis du temps à trouver son marché - la réduction des émissions de CO2 n'était pas encore une préoccupation à l'époque - cette innovation d'avant-garde est depuis devenue un standard absolu. Retour sur le premier grand pas de Valeo dans l'électrification des véhicules.

« Si je devais décrire brièvement le système Stop-Start, je dirais qu’il s’agit d’une question de bon sens », déclare Ulrike Sinner, qui était alors responsable du marketing et de la communication externe pour la division de Valeo chargée du développement du système Stop-Start. « De même que nous ne laissons pas la lumière allumée lorsque nous quittons une pièce, pourquoi le moteur devrait-il rester allumé lorsque le véhicule est à l’arrêt ? D’autant plus en ville, où le véhicule est à l’arrêt environ 35 % du temps. C’est à partir de cette idée simple que les ingénieurs de Valeo ont imaginé le concept stop-start. »

 « À l’époque, l’électrification n’en était qu’à ses débuts, avec le lancement de la Prius de Toyota en 1997. Mais cette solution était encore coûteuse », rappelle Claudine Rochette, responsable de la stratégie et de la communication de Valeo Power. « C’est pourquoi Valeo a décidé de lancer cette nouvelle solution abordable, avec une approche pragmatique, compte tenu de son leadership sur les démarreurs et les alternateurs. C’est ainsi qu’est né le Stop Start ».

Daniel Richard, qui dirigeait à l’époque l’équipe R&D travaillant sur le développement du stop-start, se souvient de l’enthousiasme des ingénieurs à l’origine de cette innovation. « Au début, en 1997 et 1998, il n’y avait que quelques personnes dans l’équipe, peut-être 10 ou 15. Ils étaient au cœur du développement, non seulement parce qu’ils avaient les connaissances et qu’ils étaient désireux d’en apprendre encore plus, mais aussi et surtout parce qu’ils étaient passionnés. Quand j’arrivais le matin au bureau, le gardien du site venait me voir, paniqué, et me disait : « Vos équipes se sont introduites sur le site en pleine nuit pour travailler dans le laboratoire ! » C’était une aventure humaine incroyable et c’est évidemment l’un des meilleurs souvenirs de ma carrière professionnelle ».

De l’idée à sa réalisation, le défi était immense, à commencer par l’introduction de l’électronique dans l’ingénierie mécanique. Ulrike Sinner explique : « Pour combiner l’alternateur et le démarreur, comme nous l’avons fait avec le Stop-Start, il faut une électronique très sophistiquée dans la machine. On pourrait dire que c’est très courant et très facile: nous l’avons dans notre smartphone, dans notre ordinateur, c’est partout… Oui, bien sûr. Mais c’est plus difficile sur un alternateur qui est piloté comme un moteur, sous le capot du moteur, qui tourne à 6 000 tr/min, à 120°C, qui vibre, qui subit des chocs, qui est très poussiéreux… et qui comprend une électronique de puissance innovante évaluée à quelques centaines d’ampères. Il faut non seulement l’intégrer dans cet environnement, mais aussi assurer la fiabilité et la cybersécurité. »

Le système Stop-Start coupe automatiquement le moteur lorsqu’il est à l’arrêt, ce qui permet de réduire considérablement les émissions de CO2 et la consommation de carburant. Une réduction d’environ 5 % a été calculée à l’époque sur les cycles mixtes officiels. Et encore plus en cycle urbain, comme le rappelle Ulrike Sinner. « Nous avons pris deux voitures identiques équipées du système stop-start, mais dans l’une il était désactivé, dans l’autre il était activé », explique-t-elle. « Au terme d’un essai de trois heures à Paris, nous sommes allés à la station-service pour comparer la différence en termes de carburant. Un huissier a pu affirmer que notre système Start-Stop en ville permettait de réaliser une économie réelle de carburant de 35 % ».

Les deux premiers véhicules équipés ont été la Citroën C3, en 2004, puis la Smart Mild Hybrid. Si « le système stop-start a mis du temps à s’imposer, explique Claudine Rochette, il est aujourd’hui connu de tout le monde et présent dans toutes les voitures du monde entier. Le Stop-Start a été le premier grand pas de Valeo dans l’électrification. Et 20 ans plus tard, Valeo est plus que jamais engagé dans l’électrification de la mobilité. »